L’autre jour à l’amap il y avait du rab d’épinard. et quand je dis du rab, c’était du rab.
J’en ai pris ma part et une partie de cette part remplissait tout simplement le carton ci-dessous.
Le stylo donne l’échelle (et même si le carton n’est pas aussi épais qu’il est large ou haut, ça fait du volume)
Du coup j’ai fait cuire le contenu du carton à l’eau pour le congeler (j’en avais suffisamment par ailleurs pour déguster de l’épinard frais pendant 15 jours, pour vous donner une idée).
Bon bien sûr, une fois cuit, épongé, le carton géant d’épinards donnait ça:
oh le joli blob vert
et c’est en voyant l’eau de cuisson que mon cerveau a fait tilt..
eau beigeasse + épinards pleins d’acide = un essai de teinture!!
Alors c’est ce que j’ai fait, après avoir fait trempouiller de la laine dans de l’eau pour l’imprégner (j’ai aussi ajouté un peu de vinaigre au cas où l’acide des épinards n’était pas suffisant), je l’ai fait doucement mijoter (la laine) dans l’eau de cuisson des épinards pendant une bonne demi-heure. Puis direction essorage et séchage, et…
voilà!
La vérité est quelque part entre les deux… (couleur difficile à rendre en photo)
La laine a pris une teinte un peu jaunâtre aux reflets vaguement grisâtres – rien de bien impressionnant, ni de bien sexy, mais je suis quand même bien contente d’avoir tenté!
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Et puis voilà-t-y pas que dans le panier amap suivant, j’ai eu des fèves.
Oui, ces fèves-là :
Qui, une fois écossées et cuites, donnent ça :
Vicia Faba, cuit, via Wikimedia Commons
Alors bien sûr, vous vous demandez, mais où veut-elle en venir? hé bien figurez-vous que jusque là je ne venais nulle part, je pensais que j’allais tout simplement boulotter mes fèves et puis voilà. D’ailleurs je ne les ai même pas prises en photo, c’est vous dire (et j’en profite pour remercier wikipedia pour ses photos).
Sauf qu’en voulant vider l’eau ayant servi à cuire les fèves – mais pas exactement l’eau de cuisson, puisque j’avais cuit les fèves à la vapeur, mais donc bien l’eau en-dessous des fèves, l’eau à vapeur – je lui ai trouvé une teinte incroyablement incongrue.
Une teinte un peu comme ça :
Quelque chose de rougeâtre maronnasse, donc, parfaitement inattendue venant d’une fève résolument verte.
Mon sang de teinturière en herbe (?) n’a fait qu’un tour, et rebelote, laine, trempage, vinaigre, mijotage… (il fallait que je teste, vous comprenez?)
J’ai fait passer le liquide dans un sachet de thé que j’ai laissé dans l’eau de mijotage, parce qu’il semblait y avoir pas mal de particules en suspension que je ne voulais pas spécialement récupérer sur ma laine mais dont je ne voulais pas perdre le potentiel tinctorial (hé ouais, je peux utiliser des mots compliqués si je veux).
et… (roulement de tambours)
ça donne quelque chose de délicatement rosé. La prochaine fois, je préparerai un peu plus soigneusement la laine (avec un peu de sel d’alun, mordant bien connu en teinture, qui permet de mieux capter le colorant sur la fibre), histoire de voir si ça change quelque chose, mais là j’avais trop hâte, j’ai fait au plus vite! et ma foi le résultat est sympathique!
On est passé du vert de la fève, au rouge-marron de l’eau de vapeur, au rose délicat de la laine! improbable mais vrai…
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Avec toutes ces expérimentations, quand au détour de notre voyage en Gironde nous passâmes devant une librairie qui avait ce livre en vitrine:
J’avoue, je n’ai pas résisté bien longtemps, je l’ai acheté… (en gros j’ai résisté jusqu’à ce que nos horaires collent avec les horaires d’ouverture de la librairie). Ben quoi? Faut bien soutenir le petit commerce local, non?
Expérimentations à suivre, donc…